Marionnettes animées

UN COMÉDIEN SANS PARADOXE (1974)     (35mm, 14mn)
César du Meilleur Court Métrage d’Animation

L’aphorisme de Diderot est un prétexte à un mini one man show.

Au cours d’un spectacle dont il assume tous les rôles (Arlequin, Pierrot, l’homme vert, Humphrey Bogart…)

Un comédien, tout en passant de la loge à la scène médite sur la maxime de Diderot :
Si le comédien est lui-même quand il joue, quand cessera-t-il d’être lui ?
Production : Roger Leenhardt

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LES MÉMOIRES DE DON QUICHOTTE (1977-1981)
Comédie musicale inachevée.
Musique de Claude Nougaro et Romain Didier

‘C’était un beau projet. Une comédie musicale contient tout du plus fin de l’expression humaine. Entre le chant, la danse et le drame, c’est le masque et le mouvement qui en sont les chefs d’orchestre. L’expression de notre visage se concentre et ne dépend, en définitive, que de deux parties mouvantes dont les combinaisons nous touchent directement : le front et la bouche. Le front, avec ses lignes verticales et horizontales, son champ de rides, couvre les yeux de ses signaux. La douleur, la joie, la gravité ou l’humour dépendent de ses signes inscrits aussi dans le battement des paupières et le mouvement des yeux. Avec la bouche et les lèvres, c’est un autre type de variations qui pose en premier la parole et enfin toutes nos grimaces.

À partir de ces données, il devenait fascinant de fabriquer un masque parlant et expressif pour un comédien homuncule, ou plus simplement une espèce de marionnette puisqu’il en existe de toutes sortes. Trente bouches amovibles pour les phonèmes et les grimaces ainsi que des fronts gouvernant l’ouverture des paupières permettaient, en se combinant toutes les formes d’expression. C’est alors que, filmé image par image, on pouvait voir ce personnage inerte s’animer. La marionnette, toujours immobile en cours de tournage, et combien lourdement réelle, insensiblement allait entrer dans la pleine irréalité de la réalité cinématographique. Le mouvement dans le cinéma obéit à des effets conjugués. Le cheval immobile, Rossinante, qui porte Don Quichotte chargeant les moulins à vent ou des géants, ne court au grand galop qu’à travers les plans qui se déplacent autour de lui. Ainsi, l’échelle de ces petits personnages pouvait tout permettre. On aurait pu voir Don Quichotte égaler Fred Astaire dans une partie de claquettes avec Dulcinée légère et court vêtue … Ou encore toujours chantant, sentencieux ou terrible, ceinture noire de judo, mettre à mal trois muletiers. Et que dire du combat titanesque avec ‘le chevalier de la pleine lune’, devant une mer déchaînée!

Seulement voilà, deux ans de tournage pour les vingt-cinq minutes qu’on va voir… C’était un beau projet!’
R. Lapoujade

Les marionnettes : le Comédien, Don quichotte, Cervantès, la Nièce, Sancho et différents accessoires (boites à expression, moules…) ont été déposés, au Musée-Château d’Annecy, Service d’animation. (2018)

Sancho, les différentes bouches, mentons et fronts sont changés en fonction des dialogues et des chants afin d’avoir une synchronisation.

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