Biographie - Robert Lapoujade
Robert Lapoujade, peintre, cinéaste, écrivain, artiste autodidacte et engagé, naît le 3 janvier 1921 , à Montauban (Tarn et Garonne).
Il participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives, en France et à l’étranger, (prix Marzotto en 1967). Son œuvre picturale est accompagnée de travaux d’écriture et connaît une pause pendant laquelle il explore les potentialités du cinéma.
Sa première exposition a lieu à Montauban en 1939. En 1942, il s’installe à Paris où il expose régulièrement à partir de 1947. Au cours de cette période, peintures, dessins, gravures, illustrations sont essentiellement figuratives.
L’exposition : « Prétexte et peinture formelle (1950- Galerie Mai, Paris) marque un tournant dans son œuvre, avec le passage à l’informel.
Les années 1950-1971 sont une période d’effervescence picturale pendant laquelle il participe également aux débats de l’époque sur le réalisme et l’abstraction. Il présente de nombreuses expositions sur des thèmes tels que ‘l’Enfer et la Mine’, ‘Érotisme et non figuration’, ‘Émeutes’ … Il y montre sa volonté de donner « un sens et une signification » à sa peinture. Hiroshima, la déportation, la guerre d’Algérie et mai 1968… autant de thèmes qui ont été l’occasion de ne jamais séparer son engagement politique de sa peinture.
Il se consacre parallèlement à l’écriture. Outre de nombreux articles parus dans « Les temps modernes, Les lettres nouvelles, l’Arc, Preuves, Positif »…, il fait paraître deux essais ‘Le mal à voir’ (Ed. Messager Boiteux, 1950) et ‘Les Mécanismes de fascination’ (Ed du Seuil, 1955) où il s’explique sur sa pratique picturale, puis un roman ‘L’inadmissible’ (Ed. Nadeau, 1970 ). Il est par ailleurs chargé de cours à l’École de Vaugirard (Paris, 1968-1971).
Son premier court-métrage ‘Enquête sur un corps’ en 1959, signe les débuts de ses recherches cinématographiques dans le prolongement de son activité de peintre.
Ce film est en prises de vue réelles, les suivants sont principalement des films destinés à mettre la peinture en mouvement. Son intégration au Service de la Recherche de la RTF en 1960 (puis de l’ORTF en 1965) a favorisé l’orientation ‘recherche’ de son cinéma et l’approfondissement des relations entre peinture et cinéma et sur lesquelles il s’est exprimé à de nombreuses reprises. La dizaine de films d’animation qu’il réalise, fait appel à des techniques très variées, dessin , grattage de pellicules, ou peinture directe sous la caméra en en modifiant la composition image par image.
A partir de 1968, son activité picturale se réduit au profit du cinéma avec la réalisation de deux longs métrages. Il y revendique la même liberté d’expression plastique et politique que dans la peinture. Il réalise ‘Le Socrate’ (prix spécial du jury du festival de Venise) et ‘Le Sourire Vertical’ (1973), où alternent les prises de vue réelles , la pixilation et de nombreux trucages.
Il réalise plus tard deux films d’animation, utilisant des marionnettes, un court métrage ‘Un comédien sans paradoxe’ (1974) qui lui vaudra le César du film d’animation et il travaille à l’élaboration, des ‘Mémoires de Don Quichotte’ (1977-1981), comédie musicale, inachevée, faute de moyens.
De 1980 à 1986, il devient professeur à L’École supérieure des Arts décoratifs. C’est l’époque du retour à la peinture qu’il n’avait jamais entièrement délaissée. Il expose dans plusieurs galeries.
Après sa mort en 1993, deux rétrospectives lui sont consacrées, en 1996 au Musée Ingres à Montauban et en 1998 à la Galerie, à Paris.